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Prendre le temps
Publié dans notre magazine n°138 - mars & avril 2020
Grand entretien
Sébastien Bohler :
« La croissance est gravée dans notre cerveau ancestral »
Boîte noire de la domination humaine (et masculine), notre cerveau est programmé depuis des millions d’années pour en demander toujours plus. Dans la foulée de son livre Le bug humain, Sébastien Bohler ouvre la voie du sens et du collectif susceptibles d’apaiser notre cerveau et la planète.
Pourquoi notre cerveau nous pousse-t-il à détruire la planète ? A cette question simple, Sébastien Bohler apporte une réponse sans appel mais tout en nuances dans Le bug humain. Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l’en empêcher : les neurones chargés d’assurer notre survie ne sont jamais rassasiés et réclament toujours plus de nourriture, de sexe, de pouvoir et ont toujours plus d’avidité à consommer. Une fuite en avant que rien ne semble pouvoir arrêter aujourd’hui, éclairée par la somme des travaux de recherche mise au jour par ce docteur en neurosciences. Salué pour son approche novatrice, le livre du rédacteur en chef du magazine Cerveau & Psycho, appelle une suite programmée à la rentrée. Loin du fatalisme d’une mécanique infernale qui pousse notre cerveau à vouloir consommer toujours plus de ressources, Sébastien Bohler identifie la voie de salut pour notre cerveau déboussolé en quête d’apaisement.
Votre livre a été primé à plusieurs reprises et connaît un succès
important. Il continue sa vie en librairie après un an de publication
: comment expliquez-vous cela ?
Quand Nicolat Hulot a démissionné, le journaliste de
France-Inter lui a demandé comment il expliquait une forme de
prostration collective face à l’urgence écologique. Il a répondu
simplement qu’il ne savait pas pourquoi on ne parvenait pas
à changer les choses alors que la connaissance était là. C’est le
fondement de ce livre qui met en avant le travail réalisé dans
les laboratoires pour mieux comprendre le fonctionnement
du cerveau humain et pourquoi nous sommes aussi contradictoires
face à la conscience que nous avons des enjeux et en
même temps l’incapacité à maîtriser nos pulsions dominatrices
instinctives.
Le striatum, cette partie du cerveau méconnue qui détermine une
grande partie des motivations humaines, est au coeur de votre
ouvrage…
Cela fait de nombreuses années que l’on parle du striatum
dans les recherches en neurosciences. J’étais étonné de le voir
au carrefour d’autant de choses liées au fonctionnement de
l’être humain. A un jour d’intervalle, j’ai entendu les médias
s’attrister d’une nouvelle étude catastrophique pour la biodiversité
et le climat et le lendemain se réjouir de (...)
=> Lire l’intégralité de ce grand entretien dans notre magazine.
Photo : Christophe Schoune
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