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Publié dans notre magazine n°138 - mars & avril 2020

Rencontre

Baptiste Morizot :
« Défendons collectivement le vivant face à la force de l’anthroponarcissime »

Il a pisté le loup, l’ours, l’anthroponarcissime » la panthère des neiges et le… lombric en développant un art philosophique du pistage qui propose de cohabiter diplomatiquement avec le monde vivant. Rencontre avec Baptiste Morizot, un penseur vif et incandescent qui nous aide à affronter la crise écologique en cours et à venir.

Son regard acéré et brillant vous transperce séance tenante. Comme l’un de ces loups que Baptiste Morizot a vu, « d’homme à homme », de jour comme de nuit, sur le plateau du Canjuers dans le Var, le philosophe-pisteur vous fixe « droit dans les yeux ». Complètement là. Avec vous. Dans l’instant. Et sa poignée de main ferme et tendue n’a rien d’une formalité : elle est le signe d’un grand mammifère agile, courtois et élégant.

Entre la promotion de son dernier livre Manières d’être vivant, la soirée d’ouverture au Théâtre du Rond-Point sur le thème « Réparer le monde d’après » et une réunion chez son éditeur, l’écrivain dépose son sac de randonnée dans un recoin des bureaux d’Actes Sud, sirote un café l’oreille tendue, avant de vous emmener, quatre-vingt minutes durant, vers de passionnants territoires où s’inviteront tour à tour Baruch Spinoza, l’ours du Yellowstone, une éponge marine, des lombrics d’appartement, Bruno Latour, la Grande vie dans la forêt Vercors Vie Sauvage, Darwin et quelques autres « terrestres » ou « animés », à nous d’en décider.

En guise d’approche, on aurait bien aimé lever un coin du voile sur le parcours de ce brillant titulaire d’un doctorat de l’Ecole Normale supérieure de Lyon qui, à 36 ans, irrigue la philosophie animale contemporaine de sa pensée inclassable et fluide, avec une large reconnaissance de ses pairs, déjà six ouvrages à son actif, des tribunes et des prix… mais il n’en sera rien : Baptiste Morizot n’éprouve pas le besoin de parler de lui et se « méfie des biais rétrospectifs  ». Un sacré mélange de modestie et de méthodologie que ce jeune prodige assume complètement : « J’hérite de la philosophie Deleuzienne dans laquelle il y a ce personnage de la pensée acéphale, une critique de la subjectivité auto-contemplative, qui prend plaisir à interpréter indéfiniment sa propre vie. Moi, j’aime assez l’idée de n’être personne. Quand vous enquêtez, vous vous oubliez. C’est un exercice spirituel très intéressant qui coïncide avec les grandes traditions du bouddhisme zen ou du stoïcisme dans lesquelles l’enjeu, c’est d’oublier l’ego. Mais ce n’est pas du tout par mortification, par sacrifice ou pour manifester un orgueil de victoire contre ses passions. Non, c’est oublier son ego comme on oublie son parapluie, car le reste du monde est bien plus intéressant à explorer. »

Ce monde « qui nous a faits » et vis-à-vis duquel nous sommes priés « d’avoir des égards » : « Les écosystèmes qui nous nourrissent, les milieux qui génèrent l’eau que l’on boit, l’oxygène que l’on respire… » Ce monde désormais en péril dans lequel les humains et l’ensemble des autres vivants doivent plus que jamais apprendre à cohabiter. En développant une « diplomatie » de tous les instants comme le penseur l’appelle, pour sortir enfin de (...)

=> Lire l’intégralité de cette rencontre dans notre magazine.

Photo : D.R.

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