Publié dans notre magazine n°138 - mars & avril 2020
Du Nord au Sud. Et à l’envers
L’allaitement revient en grâce partout dans le monde, mais les substituts alimentaires pour bébés restent une plaie dans le Sud où ils tuent, chaque année 820 000 enfants selon l’OMS. En cause, notamment : des biberons mal stérilisés et de l’eau polluée. Pendant ce temps, l’industrie des aliments complémentaires continue à conquérir de nouveaux marchés.
UN PhotoAlbert González Farran
« Si l’allaitement maternel n’existait pas, celui qui l’inventerait mériterait un prix Nobel de médecine et d’économie », rappelle le rapport 2019 de l’Unicef sur la situation des enfants dans le monde, citant un bon mot de Keith Hansen, de la Banque mondiale.
Aliment complet par excellence et médicament parfaitement toléré, le lait maternel est le premier protecteur de la santé de l’enfant. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en rappelle régulièrement les vertus. Il réduit les risques de diarrhées, d’infections respiratoires et d’otites. Par ailleurs, c’est un aliment évolutif qui se transforme à mesure de la croissance du nourrisson. « A la naissance, l’enfant a un estomac de la taille d’une noix, rappelle Emmanuelle Robert, docteure à l’Ecole de Santé publique de l’ULB. La mère produit alors un premier lait, le colostrum, très concentré et riche en anticorps. Ensuite, le lait devient plus liquide. La mère transmet également un microbiote adapté au milieu de vie de l’enfant, dont les effets se ressentiront durant plusieurs années. »
Les bénéfices de l’allaitement s’étendent par ailleurs aux mères allaitantes qui sont davantage protégées des risques d’hémorragies post-partum, de cancer du sein ou des ovaires. Aussi naturel soit-il, l’allaitement de l’enfant est cependant loin d’être universel. Alors que l’OMS préconise une tétée exclusive durant les six premiers mois, puis partielle jusque 2 ans, 42 % des nourrissons de moins 5 mois dans le monde sont exclusivement nourris au sein. Les autres reçoivent des liquides complémentaires comme de l’eau sucrée, du miel, du thé, du lait animal, ou des préparations industrielles pour nourrissons.
Recours variable à la tétée
Chez nous, une étude menée par l’Ecole de Santé publique de
l’ULB montre des pratiques très contrastées selon les régions.
En Wallonie, 82 % des mères donnent le sein à la naissance.
Six mois plus tard, elles ne sont plus que 29 % à maintenir la
pratique. A Bruxelles, le taux double pratiquement : 56 % à six
mois. « C’est le résultat de la conjugaison d’une forte présence de
mères étrangères, culturellement plus portées sur l’allaitement, et
de couples que l’on qualifierait de ‘‘bobos’’, tournés vers des modes
de vie doux et naturels », explique Emmanuelle Robert.
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