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Mars 2010
Alain Rihoux, lecteur d’Imagine, nous écrit ce témoignage-cri du cœur :
"Mes parents ont caché une famille juive à la maison à la fin de la guerre et j’ai l’honneur d’avoir dans ma famille proche une « juste parmi les justes ». J’ai eu le privilège d’être invité à l’ambassade d’Israël à Bruxelles le jour de la remise de la décoration « des justes » au petit-fils de cette héroïne qui a sauvé nombre d’enfants juifs. Il a reçu une superbe médaille sur laquelle on peut lire un message merveilleux nous venant de la Torah : « Celui qui sauve une vie, sauve l’humanité » ! Je voudrais qu’on m’explique comment cette maxime indiscutable peut être mise en rapport avec les dizaines de milliers de Palestiniens injustement tués au Moyen Orient depuis 1948 ? Il faut se rendre à l’évidence que la situation imposée par « le plus fort » ne relève pas de discussion sur la sémantique : économicide, barbelés, miradors, mur de séparation de 8 mètres de haut, colonies sauvages ? … Il n’est plus question de vocabulaire, sauf des mots se terminant par « able », comme détestable, abominable, épouvantable, inacceptable, inconcevable, et… à long terme, sans solution réelle. C’est indigne de la part de ceux qui décident de ces moyens politico-militaires d’un autre âge. Les souffrances imposées au peuple palestinien sont objectivement dégradantes et humiliantes et, à long terme, c’est celui qui humilie qui se dégrade lui-même. Il n’est pas possible de considérer que le peuple juif en général et le peuple israélien en particulier, attentant ainsi à l’intégrité de ses frères humains, ne soit pas à long terme la première victime, car ce grand peuple sera atteint au cœur de ce qui lui est le plus chair : sa noblesse et sa dignité."
Alain Rihoux
Le groupe électrabel était un fin stratège.
Electrabel-Suez est encore plus terrible. Il y a trente ans
déjà, la communication était soignée et
Electrabel bénéficiait également du soutien
indéfectible du gouvernement qui, au travers d’une circulaire
ministérielle, avait enjoint tous les professeurs de
géographie du royaume à assister à une
conférence pro-nucléaire qu’ils devaient
répercuter durant leur cours, endéans les huit jours.
Quels étaient les arguments marquant de cette campagne
d’information prosélytiste (pub) : L’énergie
nucléaire est une énergie propre et sûre. A
contrario, les charbonnages sont sales et dangereux.
Nous, les antinucléaires, nous répondions
déjà :
• Propre ? Et les déchets ?
Disséminés dans les fonds marins, dans des fûts que
même nous-autres, antinucléaires, croyions étanches
pour 150 ans (1) Or, aujourd’hui on sait que ces
fûts sont déjà éventrés et
radioactivent ainsi joyeusement nos fonds marins. La belle
solution… financièrement intéressante, non ?
• Sûre ? Oui, si on utilise les centrales le
temps de leur vie présumée, c’est à dire : 30
à 35 ans. Alors, la probabilité d’un accident est proche
de celui qu’une météore vienne exploser la terre.
Même en multipliant cette possibité par le nombre de
centrales en fonctionnement, il ne s’agit encore que d’une
probabilité minime. Mais ce que nous disions déjà
était ceci : "quand les centrales nucléaires seront
périmées, le prix à payer pour leur
démantèlement ne plaira à personne". On continuera
dès lors à les faire fonctionner jusqu’à….
Cherchez la solution financièrement la plus intéressante,
et vous aurez trouvé.
Electrabel-Suez a les moyens de se payer des experts en
stratégie. N’est-ce pas l’épée de Damoclès
qui pend au-dessus de nos démocraties politiques : quand des
groupes financiers, industriels, agro-alimentaires… ont des "avoirs"
qui dépassent largement ceux des états, ne devenons-nous
tous pas "des pays en voie de développement", c’est à
dire, des pays sans aucun poids économique réel et, en
conséquence, sans aucun poids socio-politique. Aussi,
malgré la contre attaque de Greenpeace, le forum factice
d’Electrabel-Suez et les accointances d’un gouvernement peu
représentatif eurent raison par force. Cette prolongation du
nucléaire est un choix non démocratique, en
déplaise au sondage du soir, qui donne sa couleur dogmatique en
la matière dans son édito du 13 octobre 2009. Quant
à Magnette, il est dors et déjà le chouchou "de
gauche" de "la Libre" du 17 octobre 2009…
Cependant, puisque l’accord gouvernemental est bouclé, pourquoi
encore se demander si le nucléaire sera prolongé ? En
fait, les centrales dont on veut étirer le fonctionnement sont
si vieilles, qu’il n’est pas du tout évident qu’elles tiennent
jusqu’à la date où elles auraient dû
définitivement fermer selon l’ancien accord. Alors, au mieux on
pourra s’attendre à un petit black out, puisqu’on ne
prévoit pas la sortie du nucléaire. Au pire, et
malgré nos croyances, à un "cela n’arrive pas qu’aux
autres"…
In fine, pour nous donner bonne conscience, nous pouvons quand
même signer une pétition en ligne sur www.lapetition.be ,
ou demander au grappe asbl, des cartes postales à envoyer au
Ministre fédéral de l’énergie en fonction. C’est
déjà mieux que de rester les bras croisés.
(1) Et après disions-nous, si les
déchets ainsi "retraités" sont radioactifs pour plus de
mille ans ? On trouvera une solution d’ici là, nous
répondait-on.
Wendy Malpoix
Le point de vue d’un simple citoyen. (Au moment où ECOLO propose
une thématique formation « Pour une politique migratoire
écologiste » lors des « Rencontres
écologiques d’été » fin août 2009.
Tant que de nombreuses populations du monde vivent dans des conditions
si désespérées que l’immigration leur paraît
la seule solution, elles émigreront dans les pays les mieux
lotis. Moralement, nous ne pouvons leur refuser l’accueil. Cet accueil
est d’autant plus nécessaire qu’une partie importante de la
richesse des pays « riches » provient de régions du
monde où la plupart des habitants vivent dans la misère.
Mais d’autre part, chaque migrant qui s’établit dans une
société « riche », adoptant (dès que
possible) sa façon de vivre dispendieuse, contribue avec nous
à surcharger non seulement l’écosystème
régional, mais aussi l’écosystème terrestre, donc
son pays d’origine aussi. Ainsi nous sommes confrontées à
un profond dilemme éthique : alors que nous pourrions et
devrions offrir l’asile à davantage de réfugiés et
de migrants, cet acte, pratiqué à grande échelle,
menacerait non seulement l’avenir de nos pays, mais le leur aussi.
Ces faits ne peuvent que nous engager courageusement à adopter
un mode de vie simple et à stopper l’exploitation des peuples
pauvres. Dénoncer les méfaits des multinationales est
bien nécessaire, mais que seraient les multinationales sans les
dizaines de millions de (sur)consommateurs serviles des pays «
riches » ? Par nos modes de consommation, ne sommes-nous pas
souvent complices du système capitaliste ?
Priorité aux
principes humanitaires.
Pour des raisons humanitaires et d’équité sociale, une
large régularisation des sans-papiers, une amélioration
de l’accueil des réfugiés et des conditions de
regroupement familial doit se réaliser. Il faudrait en
même temps accorder autant d’importance à la
réduction des inégalités socio-économiques
entre pays « riches » et peuples pauvres sans oublier qu’il
existe des riches dans les pays pauvres et des
défavorisés dans les pays « riches ». Ainsi,
la meilleure politique de migration des pays « riches »
devrait être de concentrer leurs efforts contre leur excès
de consommation et d’améliorer politiquement autant
qu’économiquement les conditions d’existence dans les pays
« sous-développés ».
Pas de recours à
l’immigration pour « relancer la croissance ».
D’autre part, il est inacceptable de recourir à l’immigration
pour obtenir une main-d’œuvre peu coûteuse destinée aux
tâches ingrates dont les Belges ou les Européens ne
veulent plus. Inacceptable aussi est la ponction de cerveaux dont les
pays « en développement » ont besoin. Pas de «
l’immigration pour relancer la consommation », celle-ci est
déjà trop élevée chez la plupart des
habitants des pays « riches ».
Pas de recours à
une immigration supplémentaire « pour raisons
démographiques ».
Le vieillissement démographique est une évolution
inéluctable et souhaitable. Vouloir l’arrêter et
même le ralentir par la relance de la natalité et (ou) par
le recours à une immigration supplémentaire implique une
croissance continue de la population : que fera-t-on lorsque les
bébés et (ou) les immigrés qu’on aura voulu plus
nombreux arriveront à leur tour à l’âge de la
retraite ? L’augmentation du nombre des plus de 65 ans résulte
de l’allongement de la durée de vie qui est une bonne chose.
Cette augmentation s’accentuera avec l’entrée en âge de
retraite du baby-boom de l’après-guerre.
Les positions en faveur d’une fécondité plus
élevée et (ou) d’un recours à une immigration
supplémentaire pour « combler le déficit
démographique de l’Europe » sont conçues comme si
l’espèce humaine, les espèces animales et
végétales directement exploitables par l’homme,
étaient les seules à habiter la planète. Il
n’existe que peu ou pas de considération pour le déficit
d’espace naturel nécessaire à la diversité de la
vie animale et végétale sauvages qui ne cesse de
régresser dans l’U.E. L’Europe se situe dans les régions
les plus densément peuplées du monde. Pourquoi le plus
haut niveau de population atteint en Europe ou en Belgique
serait-il le meilleur ?
L’écologie ne se limite pas à la question du
réchauffement climatique et à celle de la pollution. Il
existe une autre question tout aussi importante et trop rarement
posée : quel espace l’espèce humaine accepte-t-elle de
laisser (et même de restituer) à la faune et à la
flore sauvages pour qu’elles puissent vivre et se perpétuer dans
leur milieu naturel ? Peut-on vraiment parler d’écologie sans
poser cette question et y répondre positivement ?
C’est même pour maintenir le système économique
basé sur l’accroissement de la consommation que certains
réclament le recours à l’immigration « pour des
raisons démographiques » et (ou) le renforcement des
politiques natalistes. D’autres pensent que cette immigration
supplémentaire favorisera une remise en cause de notre mode de
vie dispendieux grâce à « un apport de valeurs
spirituelles qui manquent à notre mode de vie occidental
». Avec quelle chance de succès lorsqu’on constate que
notre hyperconsommation séduit beaucoup de
défavorisés du monde ?
Sans immigration supplémentaire, la population totale de
l’Europe des 27 continuera d’augmenter jusque vers 2025. N’est-ce pas
une erreur écologique de vouloir « accroître
l’immigration pour empêcher le déclin
démographique de l’Europe », alors que nous devons
prévoir l’accueil de réfugiés environnementaux qui
peuvent devenir nombreux dans les décades à venir ?
Une large majorité de la population est convaincue de
bonne foi que les personnes lucides, responsables et
généreuses ne peuvent qu’être unanimes pour
considérer la faible fécondité de l’U.E.
comme un mal ; dès lors, il n’y aurait pas d’argument
valable en faveur d’une décroissance
démographique !
Pourtant, la croissance démographique et les densités
élevées de population présentent d’importants
inconvénients (aggravés par une économie
basée sur la stimulation de la consommation au service du profit
et au nom de l’emploi). Ces inconvénients sont
systématiquement ignorés ou niés par les
média (toutes tendances confondues), surtout lorsque cela
concerne les pays industrialisés. (pour une information plus
approfondie lire le dossier : « L’empreinte écologique :
un simple citoyen s’interroge… »).
Il ne peut donc exister qu’une position connue «
crédible » et « qui va de soi » sur la
démographie de nos pays. C’est ainsi que l’immense
majorité des gens sont convaincus qu’on peut faire durablement
de l’écologie sans arrêt de la croissance
démographique et avec des fortes densités de population :
« il suffit de relancer le développement
économique, de modifier nos modes de production et de
consommation tout en partageant équitablement les ressources de
la planète ». Cependant, dans les actes, peu d’habitants
des pays « riches » acceptent une réduction
significative de leur haut niveau de consommation. Cela reste le plus
souvent dans le domaine du discours.
L’immigration massive (réclamée par certains), pas plus
que l’immigration zéro ne sont souhaitables : l’immigration
zéro serait un appauvrissement culturel et social (elle n’a
d’ailleurs jamais existé) ; l’immigration massive n’est pas une
solution ni pour les immigrés eux-mêmes, ni pour nous.
Cela en fait retarderait le choix de solutions durables en ce qui
concerne l’amélioration des conditions de vie dans les pays
d’origine.
Pour un choix humain et écologique en matière
d’immigration, l’idéal est de tendre progressivement vers une
immigration qui ne dépasse guère l’émigration, en
accordent la priorité aux principes humanitaires ainsi
qu’à la justice socio-économique entre les peuples et
tous les êtres humains.
Pierre Walhain
(tél. 086/322562)
Les
honnêtes citoyens y sont pour
quelque chose : il a un GSM, donc moi aussi et toi : pourquoi t’as pas un
GSM ? La
loi du groupe, faire comme tout le monde avant tout. Pour la
santé, on verra
après, le gouvernement ne nous a pas dit "votre santé est
en de bonnes
mains ?"
Le GSM, les communications sans fil
mais avec micro-ondes, veau d’or de notre système en faillite.
Je vois d’ici
demain : pour des milliards, ils se sont tus et ont fait taire, les
salauds !
Mais toi ? C’est juste pour ton look que tu t’es foutu de ta
santé et de celle
de plus faibles que toi.Tu n’avais pas des milliards à perdre,
juste ton GSM à
jeter et tu as fait la sourde oreille aux appels des scientifiques non
institutionnalisés et des personnes électrosensibles. Qui
es-tu pour juger
celui qui avait son job ou des milliards à perdre ? Où se
trouve ta
responsabilité ? Nulle part ? Erreur, les citoyens sont
responsables et des
politiques qu’ils élisent et de leurs actes. Ils aimeraient
déléguer toute leur
responsabilité aux politiques et se laver les mains de ce qui se
passe,
traitant tout le monde de pourri. C’est si difficile et cela prend
tellement de
temps de s’arrêter pour penser et s’informer.
Wendy Malpoix
Les divers discours ne sont que de la « dialectique de l’homme de
Cro-Magnon », sans changer les bases sur lesquelles ces discours
sont construits, il n’y aura que reproduction de situations
antérieures et nous aboutirons dans les mêmes impasses.
Dans le contexte économico-social qui caractérise notre
époque, soit la déstabilisation économique, la
remise en question des acquis, la déstructuration sociale, la
déshumanisation des relations et des fonctionnements, la
structure mourante et dépassée de l’Etat belge n’est plus
capable d’apporter au « citoyen » les services qu’il est en
droit de recevoir.
Il y a des solutions, mais elles ne sont pas seulement politiques.
Elles ne résident pas non plus dans une
« révolution », mais dans une révolution de
notre « manière de penser », dont découlera une
nouvelle structure, dans l’acceptation de construire sur de nouvelles
bases issues du respect de soi et des autres mais sûrement pas
des opinions, tel qu’il est prôné dans un but de
manipulation par « des esprits à la mode », car cela
n’aboutirait qu’à une absence de remise en question.
Il est certes plus rassurant de maintenir les structures existantes,
mais des fondations branlantes ne sauraient soutenir une maison.
« Sur les routes anciennes, les pavés sont
usés ! ».
Un exemple de volonté de changement a été
donné à Porto Alegre, avec la mise en place d’une
« démocratie participative » qui a apporté une
évolution positive pour son économie et pour sa
population.
Au niveau de la problématique belge, la création de deux
« autonomies européennes indépendantes » serait
une sage approche qui permettrait de corriger une situation
inacceptable que l’on ne peut laisser perdurer.
Nous étions sans gouvernement ? A notre niveau, rien n’a plus
fonctionné ?
Si, tout a fonctionné, pas mieux, pas plus mal ! Alors, dans ce
cas précis, quelle est son utilité ? Ce n’est pas l’Etat
qui compte, c’est nous ! Nous sommes l’Etat, et le
« politique » n’est que notre représentant !
Le travail du gouvernement est un travail de gestion, c’est son devoir !
Le « politique » a reçu des pouvoirs. Si il n’assume
pas ses devoirs, si il les utilise à des fins
détournées : supprimez ces pouvoirs ! « Changer de
“marionnette” ne changera pas le scénario ! ».
La majorité des hommes politiques n’ont que le plaisir du
théâtre, de faire la « une » de médias
dont le principal objectif est de nous prendre pour des « moutons
imbéciles », bons à regarder des émissions
« fétides à pernicieuses » et à lire des
articles pour la plus grande part « rances à nocifs ».
La « politique » et la « religion » nous offrent
des psychotropes tels ceux qu’une certaine médecine nous
administre, puis que nous demandons pour pouvoir
« survivre » : syndrome d’irresponsabilité !
La belgitude, la royauté, la structure de l’Etat et le
« cocorico » nationaliste, sont, au même titre que la
présidence d’un Bush aux USA et qu’un Sarkozy en France, une
gifle à l’intelligence qui devrait être
déployée au 21e siècle.
« Salut à toi, Dame Bêtise, toi dont le règne
est advenu ! ».
Halte à la mauvaise foi, l’honnêteté de la
pensée est une toute autre thérapie que nous nous devons
d’entreprendre pour le bien-être futur.
Jean-Marie Martin
C’est en voyage que j’ai lu (1) l’article du
numéro 62 d’Imagine sur
la situation politique
du Maroc. Nous avons séjourné à Rabat une semaine
durant laquelle nous avons eu pas mal de contacts avec des gens de la
« classe moyenne » (fonctionnaires, enseignants,
employés...). Nous avons été impressionnés
par cette société très tendue par sa confrontation
permanente entre riches et pauvres, entre vie occidentale et paysanne,
entre laïcité et pression religieuse.
Des gens nous ont dit penser qu’ils sont à l’aube de profondes
modifications vers la démocratie. D’après eux, M6
(sympathique diminutif pour le Roi Mahomet VI) a permis certaines
réformes institutionnelles qui ne trouveront leur
intérêt qu’après les élections qui se
tiendront en septembre... si le peuple marocain y participe largement.
D’ici là, le défi sera de lui donner envie de croire en
ce qui semble encore aujourd’hui être une utopie !
Mais il reste du chemin à faire : comme nous l’avons vécu,
comme
en témoigne Amnesty International, la presse publie, mais la
liberté d’opinion est toujours fort relative au Maroc. Ainsi, le
1er mai dernier, huit militants d’un mouvement de défense des
Droits de l’Homme (AMDH) ont été arrêtés et
inculpés pour atteinte au régime monarchique. Des
manifestations sont régulièrement organisées
devant le Parlement. Les services de sécurité sont
toujours présents en force et cela se termine parfois dans la
violence et la répression. Ce 24 juillet, leur peine a
été portée à 4 ans de prison.
(1) Petite pub en passant : j’ai téléchargé le
magazine en PDF !
Yves Gabriel (Liège)
La presse n’est pas en reste quand elle compare les tirages de La Libre et de la Dernière Heure ou du Soir et du groupe Sud-Presse ou
ceux de Vers l’avenir et de L’Echo.
Pour vous faire comprendre l’absurdité de ces chiffres je vais
prendre un exemple parlant. C’est comme si, tous les trois mois, les
enseignants et les directeurs des écoles d’enseignement
technique et professionnel s’enorgueillissaient de compter dans leurs
rangs (Techniques de Transition, de Qualification et Professionnelles),
au 3e degré du secondaire, 62,7% des élèves contre
37,3% seulement des élèves pour les enseignants et
directeurs des écoles de l’enseignement général.
Les enseignants du qualifiant et du professionnel n’ont pas davantage
de mérite. Ils n’auraient pas de vanité à tirer
que ce chiffre augmentât à 64 ou 65%. Ni honte. Simplement
ils ont un autre public. Public qui se trouve être plus large.
La qualité des programmes offerts par les chaînes de TV –
comme la qualité de l’enseignement d’ailleurs -, doit se juger
par l’adéquation des programmes au type de public qui est le
sien et qui est essentiellement captif. Chercher à
élargir son public pour des raisons de manne publicitaire
reviendrait à desservir son public naturel.
Le facteur « nombre » de ce public n’est nullement pertinent
ni signe de réussite quelconque.
Un raisonnement parallèle pourrait d’ailleurs être tenu
pour les programmes des partis politiques, tant les sources
d’électeurs sont fidélisées. Ce qui explique que
des grands partis restent parfois grands quoi qu’ils fassent.
Élément qui est désespérant pour d’autres
partis de qualité souffrant d’un manque d’électeurs
potentiels.
Il en va encore de même pour le cinéma d’auteur, la
chanson française de qualité, etc.
L’humanité toute
entière doit affronter les
résultats de ce que l’historien et géographe Bernard
Charbonneau appelait La grande
mue, à savoir le développement industriel
effréné des deux derniers siècles. Comme on le
sait désormais avec certitude, ce déploiement de
puissance sans limites et inédit dans l’histoire humaine menace,
au mieux, la survie d’une grande part de notre espèce, au pire,
l’existence même de cette espèce. Nous avons en face de
nous une série de problèmes interdépendants
auxquels il faut trouver au plus vite une solution globale. Que faire
devant les changements climatiques accélérés,
l’érosion de la biodiversité, la fin programmée
des réserves halieutiques, l’eugénique à grande
échelle qu’amènent les biotechnologies, la croissance des
techniques et des pratiques mettant en danger les libertés
civiles et privées, l’empoisonnement
généralisé du tiers nanti par les produits (sucre,
substances chimiques, graisses, médicaments, pesticides,…) qu’il
consomme compulsivement, l’énergie qu’il utilise de
manière inconsidérée, le CO2 qu’il respire et le
stress, l’ennui qu’il ressent (les suicides et les dépressions
nerveuses battent tous les records statistiques dans les pays
industrialisés), la paupérisation, l’asservissement,
l’acculturation et l’anéantissement dans des guerres
désespérées des deux autres tiers ? Depuis deux
siècles, nous avons oublié les leçons du mythe de Prométhée,
de l’aventure de Faust,
des enseignements d’Epicure,
ainsi que ce que les diverses cultures humaines offraient, en termes
d’idées ou d’institutions, comme limites à la
volonté de puissance et aux désirs des hommes.
L’heure n’est plus aux tergiversations : nous n’en avons plus le temps.
Ainsi, croire, comme nos politiciens, que la solution à nos
problèmes tient dans quelques incitations fiscales à
polluer moins, dans la ratification généralisée
d’un traité contre-productif comme celui de Kyoto (qui permet de
vendre des parts de marché de pollution !) et dans la
distribution de dépliants sur l’isolation des maisons est tout
simplement idiot et criminel. De même, croire que le
problème environnemental posé par l’utilisation de la
voiture individuelle (6 millions rien qu’en Belgique, alors combien en
Chine ?) peut être résolu par des moyens techniques comme
la production d’éthanol (les monocultures gigantesques qu’elle
impliquerait seraient une catastrophe pour la biodiversité) ou
les moteurs à hydrogène (c’est-à-dire, en amont,
le nucléaire, donc la création de 800 centrales rien que
pour le parc automobile nord-américain !) est là aussi
absurde. Car enfin, n’est-il pas morbide de demander au mode de vie et
de production industriel de résoudre les problèmes qu’il
a lui-même inexorablement sécrété ?
Au vrai, si l’on analyse honnêtement, scrupuleusement, notre
situation, il n’y a pas tellement d’alternatives : il nous faut renoncer
à une grande partie de nos « conforts » meurtriers,
suicidaires ; renoncer à la logique qui nous habite depuis deux
siècles, celle de la croissance économique liée,
depuis la fin de la seconde guerre mondiale, à celle de la
consommation massive. Concrètement, il s’agit de se passer de la
voiture individuelle (dont Ivan Illich a démontré qu’en
plus de polluer, elle allongeait les distances et faisait perdre du
temps), donc de revoir totalement l’urbanisme et la mobilité ;
d’abandonner une part majeure de la grande distribution et du commerce
international pour relocaliser la production et la consommation ; de
refuser de consommer trop de viande, d’énergie ou d’objets
franchement inutiles pour, autant que possible, réapprendre
à produire par soi-même, à réparer,
réutiliser, recycler tout ce qu’aujourd’hui on se procure
aveuglément sur le marché... En somme, au niveau
individuel mais aussi collectif, il faut organiser la
décroissance pour assurer en douceur la sortie de l’ère
du monopole industriel. Pour que, sous les peaux sèches de La grande mue, l’on ne trouve
pas qu’un cadavre.
Frédéric Dufoing
Co-directeur de la revue Jibrile
Mais le pire est à venir : le spectacle finit vers 22h15, notre
liégeoise, qui a mémorisé le chemin
« aller », reprend le tram à 22h30, puis le
métro avec changement, bref arrive à la gare Centrale
à 23h05. Train pour Liège : 23h54 ! Elle prend le train
pour la gare du Nord, espérant y trouver un train plus
tôt. Pas de chance, le train pour Liège est à 0h02.
La voilà donc à attendre 45 minutes dans une gare
déserte, sans bistrot, seule, avec pour seule présence
les clochards (les employés SNCB sont au lit sans doute). A
0h02, elle prend le train (bravo : pas de retard) mais c’est un
« lent » (vers Welkenraedt) et donc elle débarque aux
Guillemins à 1h20 où elle se retrouve sur le pavé
car la gare ferme. Heureusement elle a eu le temps de
téléphoner à son homme pour qu’il vienne la
chercher en voiture.
Bilan : 3h pour rentrer de Bruxelles à Liège après
un spectacle d’1h30 ! bravo la mobilité avec les transports en
commun. Et après cela on voudrait nous convaincre d’abandonner
la voiture ? Oui, si on reste chez soi ou à portée de
vélo.
Malou
Carels
Chers habitants de
Beauraing et d’ailleurs,
Je me suis décidé à vous écrire cette
lettre ouverte, pour essayer de mieux nous comprendre. Lorsque vous
voyez une taupe qui sort de son trou, vous ne pensez pas « tiens,
voilà un aveugle qui sort ! ». Nous les handicapés
de la vue, nous aimerions qu’il en soit de même pour nous. Ce qui
serait formidable c’est que vous pensiez « tiens, voilà un
homme, une femme ou des enfants » et non pas « voilà
un aveugle qui sort de son trou ».
On vous a sans doute appris qu’il fallait aider un aveugle à
traverser la rue, d’accord, mais il faut surtout nous aider à
traverser la vie. Notre regard est absent, mais nous sommes bien
là. (...) Lire
Nous quittons Jenin (dans le West Bank en Palestine), direction Nazareth (ville palestinienne enclavée dans l’Etat d’Israël). Entre les deux, quelques dizaines de kilomètres et sans doute des heures de route vu l’implacable système des barrages routiers. Je contemple une dernière fois les collines ocreuses, rugueuses, arides mais amies de la Palestine sans me douter que je vais vivre une expérience indescriptible. (...) Lire
Il est le symbole parfait de notre société capitaliste, la concentration de tous les défauts de notre monde individualiste.
Comment se réapproprier démocratiquement l’information ?
Paul Perniaux
Réponse d’Imagine :
Bonjour M. Perniaux,
J’ai bien lu votre courriel et je vous remercie pour l’expression de
votre opinion.
Nous pensons pour notre part qu’il s’agit là d’une information
qui mérite d’être relayée dans un magazine comme Imagine. Pourquoi ? Parce que le
phénomène se répand dans nos villes
européennes : l’ignorer serait donc taire un fait qui nous
concerne directement, étant donné que la mobilité
et l’environnement constituent des matières que nous traitons de
manière prioritaire.
A nos yeux, il ne s’agit nullement de faire l’apologie de la violence.
Les « dégonflés » sont, pour nous, une forme de
résistance pacifique à une atteinte grave portée
à la sécurité des « usagers faibles » :
les piétons, les cyclistes et toutes les personnes qui circulent
dans des véhicules plus légers et qui sont, les
statistiques le prouvent, réellement mises en danger par ces
véhicules très lourds et hauts perchés.
Nous pensons, sauf très rares exceptions, que les 4x4 n’ont
absolument pas leur place en ville, où la pollution de l’air
fait des milliers de victimes (allergies qui explosent, accident
respiratoires et cardiaques...), que la crise de l’énergie qui
est en train de se déclencher implique que les citoyens
responsables fassent preuve d’un minimum de civisme, en ne
brûlant pas de pétrole quasi sans compter. Il en va aussi
du respect de nos enfants et petits-enfants, à qui, si nous ne
réagissons pas, nous allons laisser une planète hostile
en héritage.
Devant l’absence de réaction véritable des pouvoirs
publics face à un phénomène d’envahissement grave,
les Dégonflés ont trouvé ce type de
réaction, pour montrer leur résistance aux multiples abus
que représentent les 4x4.
Veuillez agréer nos salutations cordiales,
André Ruwet
Rédacteur en chef
Le 15 novembre 2005, au lieu du journal parlé de 8 heures dans
« Matin Première » sur La Première (le journal
parlé ayant commencé vers 8h01), les auditeurs de
la RTBF ont eu droit à une publicité très
percutante car s’y exprimait une simple voix sans fond sonore (ce qui
créait une assimilation avec un traitement informatif
ertébéen) et surtout une voix d’enfant (c’est très
démagogique d’utiliser une voix d’enfant).
Cet enfant y proclamait son désir d’avoir accès au
programme Média Smart. Cette publicité est
diffusée par le service public le lendemain du jour où le
Conseil de l’Education aux Médias a rendu public un avis
négatif sur ce travail pseudo éducatif pour les 8-12 ans
mené par le Conseil de la publicité, dont l’objet est de
promouvoir et valoriser la « réclame ».
Les jours précédents, ce subtil outil d’endoctrinement
pour mineurs avait été également rejeté par
la Ministre-présidente Marie Arena, par le CRIOC, La Ligue des
Familles, RAP, etc. La presse écrite en avait fait largement
écho.
L’attitude de la RTBF m’irrite profondément car elle est
responsable du contenu de ce qu’elle diffuse sur antenne, y compris ses
programmes publicitaires. 75% de son financement provient de sa
dotation, c’est-à-dire du public. Pareil financement lui donne
des responsabilités qu’elle ne semble pas ici exercer en
fonction du bien commun.
Bernard
Hennebert
Rue Américaine, 106
1050 Bruxelles
GSM : 0497 73 92 91
Fax : 02 539 19 79
www.consoloisirs.be
— une dizaine de fines baguettes, plastique, blanc, 10cm ;
— 1 ouverture de tétrabrique, environ 3x2cm ;
— 1 bouchon de bouteille ordinaire, jaune ;
— 2 bouchons de bouteille ordinaire, rouge ;
— 7 bouchons de bouteille ordinaire, bleu ;
— 1 aération murale, plastique, blanc cassé, environ
5x5cm ;
— 1 morceau de polystyrène, blanc, environ 5x5cm ;
— 2 briquets, l’un rouge, l’autre bleu ;
— 1 cerceau mauve, environ 70cm ;
— 1 reste de sachet, environ 20x20cm ;
— 1 sachet plastique ;
— 1 sachet plastique coloré type chips ;
— 1 feuille plastique dur, brun, environ 20x15cm ;
— 2 feuilles plastique dur, bleu, environ 20x10cm ;
— 1 manchon plastique, rouge, environ 10cm ;
— 1 boîte plastique, blanc, environ 10x5cm ;
— 1 boîte plastique, transparent, environ 20x15cm ;
— 1 bombe aérosol, environ 20cm ;
— 1 bouteille en verre 1l ;
— 1 bouteille plastique, 5l, Cola ;
— 32 bouteilles plastique, 1l ;
— 1 ballon de football.
Ce, sans considérer ce qui a échappé à mon
regard. Sans considérer les berges, le chemin de halage ou la
quantité de ce que retient momentanément l’écluse
dans son jeu de peigne. Attention qui allongerait
considérablement la liste. Par chance, ce jour, pas de sac
poubelle plein, habituel sur ce parcours ; pas d’ordinateur comme
aperçu il y a 2 mois (tiens, ça flotte !) ; pas même
de pneu de voiture sur sa jante métallique comme observé
il y a 15 jours (tiens, ça aussi !) ; pas de matelas mousse comme
vu hier ; ni même de nappe de pétrole —dite de «
dégazage » pour la rendre nécessaire à nos
activités et dédramatiser le phénomène.
Comme celle qui a ostensiblement marqué le parcours de ce matin
en occupant la largeur du lit du fleuve sur une trentaine de
mètres et en se révélant par l’odeur autant que
par la vue… Le tout voguant goguenardement et impunément, en
direction de la mer du Nord. Le tout, dans une indifférence
générale. Y compris celle du MET confirmé par ses
initiales dans une mission d’équipement et de transport qui lui
accorde le droit —dont il fait un devoir— de fuir tout questionnement
relatif aux dérives d’une société. Dans
l’indifférence… il devient habituel de parcourir une campagne
ponctuée d’îlots de propreté. Se promener le long
des berges du fleuve, devient expérimenter le plaisir de
comptabiliser un nombre croissant d’objets indésirables à
sa surface. Plutôt qu’expérimenter, benoîtement,
celui de regarder passer les péniches. Celui d’observer le jeu
des canards, leur vol et cette façon si caractéristique
de se poser sur l’eau ou de la quitter. Celui d’observer
l’altière attitude de quelques cygnes, la relation frileuse que
le héron entretient avec l’homme ou l’énigmatique
cormoran. Ou encore, celui de partager ces événements
avec quelque complice. Plaisir devenant-devenu désuet. Presque
déplacé. Si ce n’est ringard, parce que vécu de
façon ordinaire, banale, en des lieux qui le sont tout autant
puisque non régentés par le tourisme et le commerce, et
non commentés par les médias. En dehors de toute mise en
spectacle.
Il fut un temps, pas si lointain, où je m’insurgeais de ces
découvertes indésirables. De ces décalages.
Où je tempêtais même. Par refus de cette
dégradation qui nous est imposée —que nous nous imposons—
autant que par la surprise de les découvrir soudainement en
grand nombre. A moins que ce ne fût ma surprise de
reconnaître, enfin, les voir. Quoiqu’il en soit, et curieusement,
ce 26 octobre, en répertoriant de façon méthodique
toutes ces impuretés, c’est presque en riant que je finis par
les recevoir. Une dérision pour pallier ce qui me
dépasse, sans aucun doute, et sans pour autant les accepter. Une
autodérision qui m’entraîne au rire en imaginant,
simplement, le ridicule de notre position, buste et tête
baissés dans une dynamique conduisant inexorablement à la
catastrophe si ce n’est au mur. Je ris de cette facilité
à faire don de vie à nos enfants pour la reprendre
aussitôt en les installant dans un milieu altéré et
devenant inadapté. Quant à prétexter que toute
époque présente ses formes de difficulté dont
l’homme s’est toujours sorti, que nos enfants auront simplement
à gérer celle-ci… belle mission et belle hypocrisie :
naître pour tenter régler les problèmes
générés par notre propre désir
impérieux de profiter et par le refus de considérer notre
propre incohérence. Placer le désir de profit au rang des
difficultés inhérentes à la vie,
l’opération peut s’avérer juste sur le plan mental mais
néanmoins déplacée par le fait qu’il entache
l’aptitude du cadre environnemental à abriter et faire vivre. Ce
désir rangé au couvert de l’âpreté de la
vie, prend alors la forme de lâcheté, purement et
simplement. Avant de parvenir à régler nos
incohérences, nos enfants auront déjà à
tenter survivre… beau cadeau de vie. Heureusement que certains se font
encore par amour.
Des rats semblent vouloir s’agiter en tous sens afin de quitter un
navire qui prend feu alors qu’il se trouve emprisonné par son
horizon d’eau, et je ris. Et puisque l’ironie blesse plutôt
qu’elle ne transcende, ce rire institue ces constats en état de
fait. Il banalise ce qu’il prétend dénoncer. Pire il le
fait modèle. Je ris de plus belle encore. Un rire d’abandon. Je
ris, sauf le respect que je nous dois.
Yves Magnier
Le bourgmestre
de Libin a la superbe idée de développer
un projet de « pôle pour les sports moteurs »,
les tirs et les sports nautiques. Sports moteurs : pas besoin de
faire un dessin ;
sports nautiques : le principe serait de creuser un
réservoir alimenté par des sources.
L’eau serait
puisée dans les nappes phréatiques pour alimenter une
rivière d’eaux vives
en circuit fermé... Ceci est un appel à la
résistance contre ce projet.
Georges
Eriche
rue de Villance, 115
B-6890 LIBIN
Pourtant, au jour d’aujourd’hui, le siège principal de l’ONU se trouve toujours en sol hostile. C’est un non-sens. L’ONU devrait tout mettre en œuvre pour sortir des États-Unis. Ces derniers menaceraient de sortir, eux, de l’ONU ? La belle affaire ! Cet empire doit apprendre que les destins des 190 autres États membres valent bien le sien.
Montréal, qui se trouve à quelque 600 kilomètres de New York, s’avérerait un bon choix pour accueillir l’illustre organisation, plus nécessaire que jamais. En considérant aussi que le Québec et le Canada, eux, ont à cœur les principes onusiens. Bref, l’ONU y serait traitée aux petits oignons.
Sylvio
Le Blanc
Montréal
Et si le tiers-monde avait la solution ?
Qui de nous n’a pas été frappé de voir les bus des TEC transportant seulement quelques personnes, voire souvent deux ou trois ? ! J’ignore la consommation de ces puissantes machines, mais à les entendre vrombir comme elles le font, je suppose qu’il en sort des tonnes de carbone et autres polluants atmosphériques…
Les TEC sont dans l’impasse budgétaire. Est-ce étonnant ? Pensons au coût du diesel, mais aussi au coût d’achat et d’entretien de ces engins… Alors, quelle solution ? Irons-nous vers la raréfaction, voire la suppression d’un certain nombre de lignes jugées trop peu rentables ? Ce serait assurément antisocial. Mais alors ?
Il est frappant de voir comment beaucoup de pays du tiers monde gèrent ce problème. Que vous alliez à Istanbul ou à Casablanca par exemple, vous disposez d’une nuée de minibus qui quadrillent le terrain à des cadences très rapides et un coût incroyablement bas. Les chauffeurs en sont des personnes privées qui ont trouvé ainsi un job bien utile à la communauté.
Ne pourrions-nous vraiment pas nous inspirer de cela chez nous ? Les TEC ont acheté récemment toute une flotte de nouveaux bus ultra-modernes. Très bien, mais pour combien de millions d’euros ?! Comment pourra-t-on les rentabiliser ?
Ne pourrait-on pas imaginer de réserver ces bus-là pour les heures de pointe et adopter des minibus pour le reste de la journée ? Les gros bus dureraient beaucoup plus longtemps et ce gain permettrait l’achat d’une flotte de minibus tellement plus économiques et écologiques.
J’ignore si les TEC ont assez d’esprit de créativité pour imaginer de pareilles innovations, mais si ce n’était pas le cas, ne faudrait-il pas que l’Exécutif wallon permette (ou encourage) la concurrence par des PME ou par des demandeurs d’emplois indépendants ?
Philippe de Briey
52,
rue Haute
1348
Louvain-la-Neuve
Belgique
Roseline Péluchon et Damien
Millet, CADTM France
La
sortie du film Le Cauchemar de
Darwin est l’occasion
idéale
pour revenir sur un pays, la Tanzanie, dont un produit d’exportation
très prisé, la perche du Nil, représente un
véritable symbole de la mondialisation néolibérale
actuelle... Lire.
8 mars 2005
L’« affaire
BHV »
Marie-Hélène
Lahaye,
conseillère communale à Saint-Gilles
Je
viens de recevoir le dernier Imagine
dont je commence la lecture toujours avec le
même plaisir. Mais certains propos dans un article me
mettent particulièrement mal à l’aise : « l’affaire
BHV - quand une culture minoritaire flippe » en page 21, et
en particulier le dernier paragraphe... Lire.
Il y a un mois,
la
petite boucherie dans une rue ordinaire de mon quartier à
Anderlecht a
fermé. Le boucher, fatigué, avait 60 ans. Il n’a pas
trouvé de
repreneur. Il paraît qu’il n’y a quasi plus de jeunes qui
étudient
encore la boucherie et moins encore qui ont le courage de reprendre
à
leur compte une petite boucherie. Trop de travail paraît-il pour
trop
peu de rentabilité. Trop de clients achètent leur viande
dans les
grandes surfaces. Trop de règles contraignantes dit-on aussi.
Pourtant
je l’aimais bien ma petite boucherie. Les personnes âgées
de mon
quartier aussi. Oh il n’y avait pas un choix énorme, un peu de
steak,
un peu de porc, le samedi du poulet. Un haché porc-boeuf
excellent
parce que très maigre. Du jambon, du pâté de
campagne. Quelques plats
du jour comme de la blanquette et de la purée aux
légumes, quelques
pistolets salade de viande ou de crabe. En été des
salades grecques ou
de pâtes. Une excellente soupe-maison à 2 euros le litre.
Parfois des
boulettes maison ou une choucroute extraordinaire. Exceptionnellement
de l’agneau. Quelques conserves –petits oignons ou cassoulet- dans le
rayonnage arrière, deux trois fromages, yaourts ou margarines,
et même
un petit choix de bouteilles de vins ou de petits paquets de chips,
pour le cas où…. La bouchère était courageuse. Ne
parlait jamais trop,
mais avait un mot gentil pour ceux qui en avaient besoin et qui
faisaient parfois la seule promenade de la journée, voire de la
semaine. Elle ne servait pas plus que ce que l’on demandait. Elle
était
propre et honnête. Elle refusait les propos racistes quand elle
en
entendait dans sa clientèle. Elle n’était pas d’accord
avec ceux qui se
lamentent en permanence sur le climat. C’était en tout cas bien
facile,
un quart d’heure avant de préparer son repas d’aller vite
chercher
l’inspiration et la marchandise chez son boucher à deux minutes
de chez
soi. Ce bon temps est fini. Je vais dorénavant prendre ma
voiture et
perdre tous les jours une demi-heure à passer auprès de
ma grande
surface à acheter un haché trop gras. D’autre part,
j’ai
encore un blocage à l’idée d’acheter un
surgélateur. Et je n’achète
jamais de plats préparés, surgelés et autres. Je
fais encore la cuisine
comme nos grands-mères. Mais pourquoi n’y a-t-il plus de
vocation de
jeunes à ouvrir ce type de petit commerce. Enseignants,
médias, ne
dirigeriez-vous pas des jeunes courageux vers ce
type de profession (boulangerie, mécanicien vélo, etc…).
On en a tant
besoin pour humaniser notre monde. Nos villes et nos petits villages.
Mais je ne me résouds pas à voir disparaître ce
petit commerce. Les
communes ne devraient-elles pas racheter le bail et installer une
boucherie communale avec un salarié ? Je lance des pistes. Si
quelqu’un
est intéressé par cette petite boucherie à
reprendre, qu’il me
contacte, je mettrai cette personne en relation avec l’ancien boucher…
Paul
Bienbon
33-1 rue Guillaume
Lekeu
1070 Bruxelles
(mise en ligne : 18 décembre 2004)
Face à la montée des
prix du mazout de chauffage, il a donc été
décidé, comme en 1999, de
mettre en place un fonds d’aide pour les revenus modestes.
Comme en 1999 ?
Pas tout à fait, puisque les critères adoptés pour l’attribution de l’aide ont été modifiés (on a introduit un prix plancher -0.45 €/litre- à partir duquel l’aide est accordée).
En pratique, cela peut donner ceci (mon cas personnel) :
en 1999, pour une facture de 365 €, j’avais eu droit à une aide de 125 € ;
en 2004, pour une facture de 420 €, je n’ai droit à rien.
Peut-être que, au
moment du bilan de l’action, on notera que le montant global
alloué à
ce fonds a diminué, et on conclura que le niveau de
pauvreté s’est
abaissé dans le pays...
rue des Castors, 45
4130
Esneux
(mise en ligne : 18
décembre 2004)
En feuilletant le Contrat d’Avenir de « ma » Région Wallonne, je m’interroge : où ce texte se situe-t-il sur l’échelle qui relie la poléthique à la polétiquette ?
Le rideau se
lève sur
une Wallonie de rêve, sorte de Télé-show virtuel
vantant la force des
valeurs, l’épanouissement de chaque enfant, l’évolution
du
citoyen-maître-atout, la prospérité attractive,
l’environnement où il
fait bon vivre, le rayonnement culturel, la solidarité
universelle et
la confiance dans l’avenir.
Lorsque le
rideau
tombe sur cette féerie, on ne peut se départir d’un
sentiment mitigé
devant une mise en scène du genre «
Télé-Achat » qui soit à ce
point en porte-à-faux par rapport aux réalités
quotidiennes de tant de
Wallonnes et de Wallons.
Le
deuxième acte traite
des « objectifs » en les basant sur ceux des sommets
européens, dont
celui de Lisbonne.
Or,
d’après le
Président Prodi, le projet de Lisbonne n’a guère produit
de résultats,
alors qu’il se trouve déjà au milieu du gué
décennal qu’il s’était
lui-même fixé. Parrainage suspect, donc.
Les
« objectifs » étant
en général définis pour ne pas être
respectés, passons à l’étape
suivante qui concerne les mesures à prendre.
A cet
égard, le
troisième acte énumère une sorte de catalogue du
Père Noël, débordant
de bonnes intentions, d’énumérations
généreuses et de promesses
mirifiques.
Au
bénéfice du doute,
et bien que les bilans du contrat d’avenir précédent
manquent
cruellement dans la version 2004, on attendra la reddition des comptes
pour évaluer son véritable impact sur notre futur.
Mesurant
peut-être le
manque de crédibilité des 34 premières pages de
son conte de fées, le
gouvernement wallon en arrive alors à des considérations
concrètes :
priorités méthodologiques, plans stratégiques,
forment un
cadre-catalogue, trop général sans doute, mais
heureusement tempéré
dans ses ambitions par une promesse de pilotage serré, tant sur
le plan
opérationnel que budgétaire. Acceptons-en l’augure….
On nous promet
aussi
une nouvelle manière de gouverner ( l’ancienne était-elle
critiquable
et en quoi ?) fondée sur les principes d’une « bonne
gouvernance ».
La Région
se veut
moderne dans son rôle d’initiateur, d’animateur et de chef
d’orchestre.
Elle sera garante de collégialité, de cohérence,
de durée, de
transparence, de simplification, de rationalisation, de participation,
d’initiative, d’entrepreneuriat de qualité, de formation,
d’innovation d’emploi, de logement, de non-marchand, d’accueil de
l’enfant et de la personne handicapée, d’environnement, de
dynamique
locale, etc…
Bref un
véritable
ripolin de polétiquettes dont on verra à l’usage si elles
recouvrent
une poléthique à la mesure des valeurs affichées
et des promesses qui
s’y rapportent.
Enfin, en
quatrième de
couverture, le Contrat d’Avenir incite le lecteur à prendre son
avenir
en main et à répondre présent.
Sans avoir
attendu le
document du gouvernement wallon pour agir de la sorte, j’accepte
volontiers de sacrifier à la sollicitation qui m’est faite. Mais
comme
au poker, à un certain moment, je demanderai à voir …
Jean Semal
Enseigner la démocratie et la citoyenneté par le biais
d’une école (de
la démocratie et/ou de la citoyenneté part de deux
constat inquiétants
et justifiés : la montée de l’extrême droite et la
méconnaissance des
institutions démocratiques.
Développer ou raviver l’intérêt des citoyens
pour la chose
publique
Encourager la politisation des problèmes : à
partir du
quotidien, on peut poser des questions de société
Renforcer l’adhésion au système politique
institutionnel et sa
légitimité
UN OBJECTIF :
RENFORCER LE
SYSTEME EXISTANT DE DEMOCRATIE REPRESENTATIVE
Philippe
Drouillon
Rue
Samiette, 142
1400 Nivelles
(mise en ligne : 12
décembre 2004)
Lors de la Journée d’Etude et de Découverte des Langues
régionales, qui
s’est tenue à Namur voici quelques jours, on a appris qu’une
directive
de la RTBF interdisait la programmaton de chansons dialectales sur
VivaCité, en dehors des deux heures d’émissions
dialectales consenties
le samedi de 18 à 20 h. On murmure, dans les couloirs de la
RTBF,
qu’Adrien Joveneau aurait « pris sur les doigts »
pour avoir
diffusé Julos Beaucarne à propos du Ravel. Le contrat de
gestion
2001-2005 de la RTBF stipule pourtant, à l’article 12, que
«
l’Entreprise diffuse (...) des émissions
régulières de promotion, de
sensibilisation et d’informations culturelles » où il sera
tenu compte
« prioritairement du droit à l’information culturelle d’un
très large
public, sans négliger celui des publics spécifiques,
notamment celui
intéressé par les émissions dialectales ».
Les infractions au contrat de gestion sont par ailleurs tellement
flagrantes que la Ministre de l’Audiovisuel, Fadila Laanan, vient de
réclamer dans sa première note d’orientation politique
une
programmation musicale plus « francophile ». Alors que le
chiffre
plancher de diffusion d’artistes de la Communauté
Wallonie-Bruxelles
est de 10 %, la réalité a oscillé en 2002 entre
6,4 et 7,8 %. De la «
cible » des 10% sont donc actuellement exclus - et en vertu de
quoi ? -
les interprètes dialectaux. Radicalisme « jeuniste
» ?
Technocratie entêtée de... musiques techno ou «
nouvelles » ? Mépris
pour des parlers provinciaux jugés définitivement «
ringards » ? La
RTBF invoque avec courtoisie « la relative faiblesse de la
production
discographique de notre communauté »...
On apprend en même temps que l’ULB envisagerait
sérieusement de «
transférer » à l’Université de Liège
ses étudiants intéressés par
l’étude scientifique des langues régionales, dans le
cadre de la
réforme des programmes liée au décret de Bologne.
Les « students »
inscrits à la future maîtrise en Langues et
Littératures françaises et
romanes - l’ancienne « licence » en Philologie romane - se
verraient
même rembourser leurs frais de déplacement vers la
Cité ardente pour y
suivre des cours. Qu’en penseraient les maîtres de la
dialectologie
wallonne et picarde que furent à l’ULB Albert Henry et Pierre
Ruelle ?
Qu’en penseront les étudiants du Tournaisis, du Borinage ou du
Pays des
Collines ?
Comme si ça ne suffisait pas, la brochure présentant les
Fêtes de
Wallonie à Liège reproduit une fort coquette version du
Tchant dès
Walons, dans une orthographe réformée (on dit «
r’fondue ») contre
laquelle se sont mobilisés de nombreux groupements et
institutions
culturelles. La malencontreuse démarche, dont on ne sait comment
elle a
pu séduire les responsables de la brochure, n’a pas
manqué de susciter
la protestation de plus d’un lecteur de bon sens.
Daniel Droixhe, Professeur aux Universités de
Bruxelles
et de Liège, Membre de
l’Académie royale de Langue et de Littérature
françaises de Belgique.
Un lecteur ou une lectrice d’Imagine, parent ou professeur, peut-il
témoigner d’un projet mis en place dans son école ?
Existe-t-il des distributeurs de fruits ? Existe-t-il une version
«
Jeune magasin du monde » pour les primaires ?
Expériences réussies ou décevantes, merci de les
partager avec moi...
Odile Van Erp
Réponse
d’Imagine :
En septembre
2001, Imagine publiait, dans son numéro 26, un
article sur
l’alimentation à l’école, comprenant des informations sur
des
distributeurs de pommes qui, à l’époque, étaient
commercialisés par
Fruinet. Aujourd’hui, cette firme a mis un terme à ce secteur de
ses
activités, mais elle nous signale que Topsco continue à
livrer des
distributeurs de fruits. Contact
G.W.Bush, printemps 2003.
Ils l’ont fait...They did it… une fois de plus, l’Amérique passe
outre
des règles internationales patiemment élaborées
depuis des décennies.
Dans l’entre-deux guerres, ce fut déjà le cas avec la SDN
(Société des
Nations). Maintenant, place à l’ONU, ou plutôt, pas de
place pour
l’ONU. Alors, l’Amérique aux gémonies ? Le grand Satan
à Washington et
non à Bagdad ? Pas si simple. Je voudrais plaider pour une
explication
beaucoup plus large du phénomène, une explication
tellement large
qu’elle explique (cela ne veut pas dire " excuse ") le comportement des
Etats-Unis (et des hommes en général).
De fait, nous sommes tous solidaires de ces décisions barbares.
Nous
sommes tous des barbares (je parle spécialement des rapports "
Occident-Orient ", puisque c’est de cela dont il s’agit). De même
racines bibliques, notre civilisation chrétienne ou musulmane
puise
dans un Dieu de guerre toute justification de violence depuis l’aube
des temps. Dieu accompagna toutes les guerres des Juifs et, dans
maintes circonstances, on dit que c’est son bras qui tient l’arme du
juste. C’est lui qui anéantit les armées de Pharaon dans
la mer rouge.
C’est lui qui massacre tous les premiers nés des Egyptiens, car
éternel
est son amour. (Et d’aucuns chantent encore ce psaume sans état
d’âme
dans nos églises !) Constantin reconnaît dans le ciel sa
devise et sa
victoire " in hoc signo, vinces ! " (contre les envahisseurs de l’Empire
à la bataille du pont Milvius), tandis que Clovis, en pleine
bagarre,
sans doute incertaine, se tourne vers Celui qui possède toute
force "
Dieu de Clotilde, si tu me donnes la victoire... ". Le Moyen-âge
nous a
donné le premier prix dans le " business book of horrors under
the
blessing of God " avec les croisades et les centaines de milliers de
morts que l’on sait. Tant en 1914-1918 qu’en 1940-1945, à l’aube
des
combats, les aumôniers catholiques donnaient la communion des
deux
côtés des premières lignes aux pauvres types qui
allaient
s’entretuer.
Que cela soit pour obtenir la victoire sur terre ou pour obtenir
l’entrée gratuite au paradis, peu chaut. La boucle de la
ceinture des
officiers nazi portait bien le sigle " Gott mit uns ". Saddam Hussein
ne promet pas autre chose à ses ploucs que la victoire ou le
paradis.
Oui, la Jihad (guerre sainte) de l’un et la croisade contre le mal de
l’autre sont du même registre. Bush est un Baptiste rigide
originaire
de la " bible belt " du sud des Etats-Unis. C’est le pays ou a fleuri
le K.K.Klan (je ne cherche pas à prouver un rapport direct),
c’est le
pays où l’esclavage des noirs eut ses beaux jours et c’est le
pays où
il est normal d’être partisan de la peine de mort. Penser que
l’on est
dépositaire du bien et l’autre dépositaire du mal est une
vision d’une
incommensurable petitesse d’esprit. Tout est en tout et tout homme est
en tout homme. C’est l’humanité dans son entier qui grimpe
maladroitement la pente " vers le meilleur ". L’affrontement "
GWB><Saddam Hussein " relève d’une psycho(patho)logie
vieille de
10.000 ans. Avec GWB, on ne sait même pas quelles sont les
batailles
les plus vaines : celles des armes ou celles des mots, tant ses
discours sont religieusement " pré-historiques", si l’on parle
de la
Bible comme préhistoire de la religion et du Christ comme
l’Histoire.
Pour les batailles physiques, celles qui tuent l’autre, que cela soient
celles du Jourdain, du Pont Milvius, de Tolbiac (Clovis), de la prise
de Jérusalem par Godefroid de Bouillon ou celle de Bagdad par
GWB,
elles sont toutes les mêmes. Il n’y a rien qui ressemble plus
à une
boucherie qu’une autre boucherie.
Le plus étonnant, sans doute, est que cela nous étonne.
Comment ? Le
monde en est-il toujours là ? Comment, et on avait dit " plus
jamais ça
". Comment, ne voyait-on pas la " noosphère " chère
à Teilhard de
Chardin prendre racine, grandir et fleurir sur notre primitive
bio-sphère ? N’étions pas dans ce tournant de
siècle à un véritable
tournant de l’histoire humaine ? Et bien, non ! Et bien qu’on puisse le
regretter amèrement, ni nous, ni nos enfants, ni sans doute nos
petits
enfants ne verront le miracle s’accomplir sauf si une majorité
d’hommes
se rend compte bientôt que le seul miracle venant de Dieu est
celui de
la douceur, du pardon, de la compréhension, du partage, du
respect de
l’autre et de l’amour. Toute autre notion de Dieu n’aboutira qu’aux
règlements de compte les plus odieux. Dieu n’est pas vengeur,
Dieu ne
prête pas la force de son bras pour occire le voisin. Dieu
pardonne le
mal, Dieu écoute, Dieu respecte, Dieu ne cherche pas le
règne, la
puissance et la gloire : ça, c’est une affaire de petits hommes
gourmands et infatués.
Non, Mr Bush, pas de " God bless America " . " God be blessed ". Si
vous tenez à parler de Dieu, louez-le au lieu d’attendre qu’Il
vous
loue et la meilleure manière de le faire est de suivre les
conseils de
fraternité et de respect qui parsèment les Evangiles.
C’est vous qui,
en partant en croisade " blessez " votre Amérique chérie.
Et si l’usage
de la force est longtemps préférée à celle
du dialogue, ce sont les
enfants de vos enfants qui seront profondément et durablement
blessés.
Non Saddam Hussein vous n’êtes ni prophète, ni saint, ni
prédestiné à
une tâche infiniment noble. Votre vie est une succession
d’échecs et de
crimes et la pire des dérisions est que vous êtes
aujourd’hui comparé à
votre ennemi mortel. Vous faites la paire... une paire de cow-boys qui
prenez le monde pour votre terrain de jeux et les peuples comme stand
de tir aux pipes. GWB a passé son enfance à jouer au
cow-boy dans
l’arrière-cour d’un ranch texan et il gagnait toujours. Saddam
Hussein
a passé son enfance à la tête d’un gang de voyous
dans les ruelles
torrides de Tikrit et il gagnait toujours. Aujourd’hui, les
voilà tous
deux perdants et le monde avec.
Pour avoir la paix sur la terre, il faut avant tout être de bonne
volonté. Autant l’un que l’autre, ce n’est pas la modestie qui
les
étouffe et leur dieu de parade militaire tue des milliers de
gens
innocents et incommode les milliards d’autres.
Faire la guerre " au nom de Dieu " est une proposition qui contient en
elle une
contradiction irréductible. Alors ne parlons pas de Dieu dans
cette
affaire.
Parlons des hommes qui n’en finissent pas de sortir de la barbarie.
Alain Rihoux,
Rixensart,
le 18 juin 2003
(...)" (je paraphrase Imagine Magazine). L’isolation, la
séparation,
n’apportent que la souffrance. La reconnection, la conscience de
l’interdépendance, sont à mon avis les seules solutions
pour amener une
abondance durable et équilibrée au monde.
Or, de la même façon que le monde a besoin de recevoir un
message
écologique, les artisans écologiques (je n’y compte pas
que les
politiciens !) ont besoin de se confronter au monde. Ceci doit se faire
dans
l’acceptation de l’imperfection des uns comme de l’autre. Ce n’est que
la
pratique, la pratique, et encore la pratique, et non
l’élaboration de
théories dans l’ombre du pouvoir, qui peut aider à
diminuer
progressivement
cette imperfection.
Lors de ces avant-dernières élections, celles qui ont
amené Ecolo au
pouvoir, je ne me suis préoccupé ni du programme, ni des
personnalités
du
parti. Ce genre de choses est éphémère. Aussi bien
le programme, que
l’organisation, que les personnes, devaient changer après
s’être
"frottés" à la confrontation pragmatique du partage de
pouvoir dans
lequel
le parti entrait. Il me semblait important que cette confrontation se
fasse
sans tarder, de façon à faire le tri entre l’illusion et
la pratique.
Et je
m’étais juré de revoter Ecolo cette fois-ci, quel qu’ait
été le
résultat de
leur participation au pouvoir ! Franchement, empêche-t-on un gamin
de
remonter sur son vélo après sa première chute ?
Non. On l’encourage à
remonter dessus. C’est pour cette raison que j’ai revoté Ecolo
cette
année-ci.
La plupart des autres partis, ou au moins les principes qui sont
à la
base
de leur fonctionnement à défaut d’une mise en pratique
efficace, ont
quelque chose de positif à apporter à la gestion de notre
société.
C’est un
puzzle de l’ensemble qui devrait bien pouvoir fonctionner, plutôt
que
(on
en revient à la même chose) une séparation et une
compétition entre
chaque élément. J’ai voté pour d’autres partis
dans le passé. Or,
aujourd’hui, je regarde ce qui MANQUE le plus au niveau du pouvoir.
C’est la CONSCIENCE de l’interdépendance, peu importe qu’on
appelle
cela spiritualité ou écologie (lisez l’excellent dossier
du magazine
l’Ecologiste intitulé Religions &Ecologie).
Comment amener la conscience de l’interdépendance dans un
univers de
pouvoir basé plus que jamais sur la confrontation ? Voilà
le défi à
relever.
Rien que pour soutenir cela, je refais un tour de manège en
revotant
Ecolo
lors des prochaines élections. Et là, je serai attentif
aux leçons
qu’ils
auront tiré de leur première participation au pouvoir.
C’est à la façon dont le gamin remonte sur son
vélo après sa première
chute
qu’on voit ce qu’il a vraiment dans le ventre.
Une des sujets à corriger en priorité, me semble-t-il,
est l’image (je
dis
bien : l’image) répressive du parti. Un grand nombre de personnes
que je
côtoie voient Ecolo comme des emmerdeurs, des
empêcheurs-de-tourner-en-rond. Il est en effet difficile pour
certaines
personnes d’employer trois poubelles plutôt qu’une, de lever le
pied de
l’accélérateur, de voir menacer "volontairement" des
emplois dans des
institutions polluantes mais rentables, bref pour eux Ecolo est une
atteinte à leur liberté fondamentale de polluer tout leur
environnement ! Si
Ecolo désire s’adjoindre ces voix-là, il faudra les
convaincre que la
pratique de l’écologie oeuvre DANS leur intérêt, et
non pas CONTRE (ce
dont ils sont persuadés). Tout un programme...
Un jour, j’ai vu une dame nettoyer une voiture de fond en comble.
C’était
vraiment un travail merveilleux. La voiture était nickel
à l’intérieur
et à
l’extérieur. Puis j’ai vu cette dame déverser le contenu
d’un cendrier
débordant sur la chaussée, à quelques
centimètres de la voiture.
Horrible !
Le contraste était d’autant plus fort que la voiture
étincellait. Je
suis
certain que cette personne aimait la propreté et agissait en
toute bonne
foi, inconsciente des implications de son geste "en dehors de son
monde".
Voilà. Cette personne est une métaphore d’une tranche de
notre société,
et
Ecolo vient pointer un doigt "moralisateur" sous son nez. Quel discours
Ecolo va-t-il tenir à cette dame ?
Comment Jiminy Crickett va-t-il convaincre Pinocchio d’écouter
ses
conseils
avisés ?
François De
Kock, le 12
juin 2003
Une abonnée fidèle.
Brigitte Membrive,
Waterloo,
Je suis électeur écolo depuis quinze ans. Mais je n’ai
jamais voté
pour qu’Ecolo se hâte de participer à un gouvernement sans
être
à même d’imposer ses conditions, de
préférence inattendues et
évidentes. Par exemple, j’ai toujours eu en travers de la gorge
ce
fait qu’en mon nom d’électeur libre d’un pays libre, le
représentant belge aux Nations-Unies vote depuis douze ans un
embargo de l’Irak qui a tué 30.000 enfants par an. Le parti pour
lequel je votais n’y a rien changé,… J’avais tort de rêver
?
Les écologistes de parti ont voté la participation au
pouvoir à 60
contre 40. Il y a six mois je ne me voyais plus voter pour ce parti.
L’affaire de Francorchamps, la démission des ministres verts et
la réponse d’Isabelle Durant à la question «
Qu’avez-vous
finalement appris en ces quatre années de gouvernement ? »
(« …
Le catch ! ») m’ont ramené de justesse dans les rangs des
électeurs écolo. D’autres ont fait comme moi. Sans nous,
c’était
pire encore.
Pour la première fois de son histoire le PS gagne des voix en
étant au pouvoir. Et pour cause ! Le constat signifie simplement
que les porteurs de rêve sont toujours décevants, soit
qu’ils
trahissent soit que les réalistes leur font porter le chapeau.
Ecolo
a payé cette fois le prix des espoirs déçus, au
bénéfice des
socialistes du possible. L’arc-en-ciel aura eu deux vertus : mettre
fin à quarante ans de présence ininterrompue au pouvoir
des
partis chrétiens, et casser la progression électorale des
partis
écologistes.
Je sais lire, j’aime lire et j’ai un diplôme universitaire. Je me
sens
concerné par la gestion des sociétés humaines.
Pourtant les
quatre pages d’Ecolo, « ce que nous avons fait en quatre ans ,
avec d’autres (!) » me tombent des mains. Rien de lisible à
mes
yeux dans ce bazar. Cherchez l’erreur.
Si les écologistes veulent gérer la crise,
maîtriser les dossiers,
raisonner les insatisfaits, justifier ad libitum leur propre action,
perdre leur liberté stratégique, bref, singer les partis
de pouvoir
traditionnels, le citoyen se tourne vers l’original.
Nous avons assisté à la banalisation dans l’impuissance
de partis
prématurément au pouvoir. A des énergies
gaspillées dans des
combats obscurs. Alors qu’Ecolo dans l’opposition, c’était la
construction, la maturation d’une alternative. C’était
sûrement
aussi un ancrage démocratique des laissés pour compte du
jeu
institutionnel. Et un formidable outil d’influence de la
société
globale, y compris les partis traditionnels ! Que vouloir de plus ?
Des ministres, et tout de suite ? Le rythme de l’histoire n’est pas
celui des destins individuels, Ecolo a péché par manque de
perspective.
Le rêve sera reformulé, réajusté. Avec ou
sans les écologistes de
parti.